Prophétie et révolution :
La purification du Temple et l’inauguration du règne
La fuite
Cette fuite aurait été normale pour tout homme qui se trouvait en danger de mort, mais elle ne l’était pas pour un
prophète, qui avait pour mission de transmettre la parole de
Dieu dont il était le serviteur. Aussi la fuite de
Jésus,
le prophète, faisait problème s’il avait pour modèle le récit de l’annonce de la destruction du
Temple par
Jérémie (
Jr 7).
Le prophète annonça que le
Temple serait détruit comme
Silo, si le
peuple ne cessait pas ses sacrifices à la
Reine du ciel. Même si
Jérémie avait prévu que ses oracles susciteraient des réactions violentes, il demeurait déterminé, comme
prophète, à ne pas fléchir, quitte à accepter l’arrestation et la mort. Les
sacrificateurs et les prêtres déclarèrent qu’il méritait la mort et
Jérémie ne chercha pas à s’enfuir, mais il tint ferme, déclarant : «
Le Seigneur m’a envoyé pour prophétiser contre cette maison… Réformez vos voies et vos œuvres... pour moi, me voici entre vos mains… Mais sachez que si vous me faites mourir, vous serez chargés du sang innocent » (
Jr 26:12-15).
En venant au
Temple,
Jésus avait
Jérémie si présent à l’esprit qu’il s’était approprié l’accusation contre les
sacrificateurs : «
Vous avez fait de ma maison une caverne de voleurs » (
Mc 11:17 ;
Jr 7:11).
Les
sacrificateurs et les gens du
Temple cherchèrent à le lapider. Toutefois il ne se comporta pas comme
Jérémie : il ne se livra pas. Fut-il surpris et saisi de peur ? Pensa-t-il, au contraire, qu’il devait se protéger pour reprendre l’action à un moment plus propice ?
Quoi qu’il en soit, il démontra qu’il n’était pas seulement un
prophète annonciateur de la parole de
Dieu, mais aussi qu’il devait l’accomplir. En d’autres termes, il eut conscience d’instaurer un nouvel ordre politique en
Israël. Il ne s’était pas rendu au
Temple seulement pour annoncer sa destruction en raison de sa souillure, mais pour le détruire. Il ne pouvait pas se livrer aux représentants d’une Loi qu’il était venu abolir, ni avoir du respect pour une « mère », qu’il devait faire juger. Sa mission prophétique revêtait un but politique.